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TDA/H, Trouble Bipolaire, Cyclothymie et Trouble Borderline

Photo du rédacteur: 2.02.0

Dernière mise à jour : 29 avr. 2018

Voici quelques explications concernant les différents changements d’humeur en fonction du trouble. Comme beaucoup de questions à ce sujet reviennent ces derniers temps, voici un petit condensé de réponses à ces dites questions. (Si vous voyez d’autres choses à ajouter et au fur et à mesure que d’autres questions vont apparaître le fichier évoluera bien entendu.)




Concernant le trouble bipolaire et ses origines:


Le trouble bipolaire est un "tiercé perdant", ça signifie qu'il faut remplir 3 conditions pour que le trouble bipolaire se développe.


D'une part, il y a une fragilité dans les gênes qui doit être présente, donc c'est en partie génétique et héréditaire. Deuxièmement, il y a la partie neurologique car c'est un un trouble fonctionnel autrement dit dépendant du fonctionnement du cerveau qui déconne dans sa façon de traiter la sérotonine et d'autres hormones, de manière cyclique.


Et troisièmement pour développer un trouble bipolaire il y a l'aspect psychologique / environnemental, comme un stress ressenti sur une période prolongée, un traumatisme, un soudain dérèglement du sommeil un peu trop longtemps pour que le cerveau ne déraille pas dû justement à l'aspect neurologique, un événement terrible dans sa vie qui va provoquer un premier épisode dépressif qui lui-même va déclencher un dérèglement du cycle de la sérotonine et faire un revirement maniaque plus tard, lié ou pas à la prise de drogue etc...


C'est un tiercé perdant parce qu'une personne peut très bien cumuler 2 de ces conditions sans jamais déclencher les mécanismes du trouble bipolaires. Si vous avez de gros risques héréditaires, en plus avec des risques au niveau neurologiques a suivi le développement idéal pour déclencher le cycle de la bipolarité mais que le déclencheur initial environnemental n'est pas là... pas de trouble bipolaire.


Pareil si vous avez un cerveau de compétition, malgré les risques héréditaires et les éléments déclencheurs, pas de trouble bipolaire pour autant.Vous pourrez avoir un petit aperçu de ce que traverse un bipolaire au quotidien avec le jeu BipoLife dont voici un exemple vidéo bien construit avec des explications: https://www.youtube.com/watch?v=TNOZQazdEsM&t=1227s


Différences et points communs entre tous ces différents troubles:


Le trouble bipolaire est un trouble fonctionnel comme l'est le TDA/H, pas comme le trouble borderline qui est un trouble structurel. Les troubles structurels ayant leurs propres déclencheurs, et leur propre complexité il n'est cependant pas rare de cumuler les deux! Il y a des gens TDAH ou bipolaires avec un trouble borderline! Ce n'est pas incompatible au contraire. Il y a même des TDAH qui ont un trouble borderline.


De même qu'il y a des bipolaires comme moi qui ont aussi un TDA/H, on reste dans la même partie du cerveau qui dysfonctionne mais ces deux troubles sont bien distincts et il est possible d'avoir soit l'un, soit l'autre, soit les deux en même temps. Je reviens sur la partie environnementale et psychologique du trouble bipolaire. Il n'y a pas de responsables à chercher ni de faute à s'imputer à soi-même. Pareils pour les troubles structurels comme le trouble borderline. Ce n'est pas de notre / votre faute. Les aléas de la vie ont fait que... et la simple bonne volonté n'y peut rien même si, on est bien d'accord, ça peut faire beaucoup, un trouble de la personnalité non plus ne se règle pas en un claquement de doigt!.


Concernant le trouble bipolaire il est important d'éviter de provoquer un épisode maniaque par la prise de drogue ou d'alcool par exemple, d'avoir une bonne hygiène de vie et un cadre en béton mais ça n'est pas pour autant la garantie qu'un nouveau cycle hypomanie manie dépression ne va pas se mettre en place dans le futur d'ou l'importance quand même des médicaments et d'un suivi régulier. Il faut faire avec une fois que le cycle est lancé, la bipolarité c'est à vie.


Faut-il obligatoirement traiter un trouble bipolaire?


Plus on attend pour traiter le trouble bipolaire plus les cycles deviennent courts et les phases hypomanes ou maniaques et dépressives s'enchaînent. C'est aussi pour ça qu'il faut en moyenne 8 ans pour diagnostiquer un trouble bipolaire.


Peut-on guérir d’un trouble bipolaire ou cyclothymique?


Non on ne peut pas rerégler la machine une fois le trouble bipolaire ou cyclothyique déclaré c'est à vie par contre on peut le stabiliser un maximum avec médicaments quasiment obligatoires à vie et cadre hyper strict! Une chose à retenir, c'est que le pire ennemi du bipolaire, c'est avant tout le stress! Et un gros travail doit être fait pour apprendre efficacement à réduire le stress, que ce soit les sources de stress ou même le stress qu'on peut se créer nous-même par perfectionnisme par exemple.


Amalgames troubles de la personnalité / troubles de l’humeur:


Beaucoup de gens pensent que le trouble bipolaire et la cyclothymie sont un trouble de la personnalité, ce n'est absolument pas le cas. D'ailleurs j'insiste là dessus, quelqu'un qui a un trouble bipolaire ou cyclothymique SANS trouble borderline, a beaucoup de chance: en dehors des épisodes hypomanes / maniaques et dépressifs, il y a de plus ou moins longues périodes où l'individu vit une vie normale, d'euthymie, sans manifestations de trouble et pendant cette période leurs traits de personnalité ne sont aucunement pathologiques. D'ailleurs le trouble bipolaire n'est pas classé dans les troubles de la personnalité ou troubles structurels, mais bien dans les troubles (fonctionnels) de l'humeur qui n'ont pas de lien avec la personnalité de l'individu.


Qu’en est-il de la cyclothymie?


Et en ce qui concerne la cyclothymie, il est classé dans les troubles bipolaires. Il s'agit de cycles bipolaires très rapides et rapprochés (on parle en termes de semaines et de mois alors que pour le trouble bipolaire on parlera plutôt de mois et d'années), et les phases vécues par la personne atteinte de cyclothymie sont beaucoup moins intenses et violentes, on parle plus d'hypomanie que de manie et les dépressions sont moins longues et moins profondes, heureusement d'ailleurs vu le rapprochement des cycles mais c'est effectivement pas un trouble facile à vivre et ça doit être très fatiguant quand pas traité.


Les différences avec un trouble borderline:


Pour le trouble borderline même s'il y a beaucoup de similitudes au niveau variations de l'humeur, il s'agit d'un trouble de la personnalité, le cerveau fonctionne correctement. Les cycles vécus en terme de semaines et de mois pour le trouble cyclothymique... se vit en terme d'heures et de jours pour la personne qui a un trouble borderline qui a une sensibilité beaucoup trop à fleur de peau, qui lui pourrit la vie. Cette sensibilité poussée à l'extrême est la cause du déclenchement de tous les changements radicaux de l'humeur que peuvent vivre les personnes borderline dans le courant d'une même journée, sans parler des autres symptômes liés à leur pathologie qu'elles ont à gérer au quotidien, si en plus ces personnes cumulent le trouble borderline avec un trouble bipolaire, on peut vraiment dire que c'est pas de chance.


Et le TDA/H dans tout ça?


Et pour en revenir au TDAH, l'impulsivité fait beaucoup! Mais ce n'est pas la même impulsivité que celle du borderline! C'est la même partie du cerveau que pour le troube bipolaire qui est touché, et c'est également un trouble fonctionnel. Au niveau de l'humeur, les variations d'humeur que le TDAH va vivre dans le courant de la journée sont "mécaniques", liés directement au fonctionnement du cerveau de la personne et non pas dû à cette hypersensibilité à fleur de peau de la personne borderline. Bien sûr le TDAH est un "grand sensible" qui réagit au quart de tour et va dire un peu tout ce qui lui passe par la tête sans réfléchir, ses changements d'humeur seront très liés à la frustration, à l'impatience et a l'ennui.

Que vivent les personnes bipolaires pendant leurs différentes phases et peut-on très clairement identifier les différences de changement d’humeur entre le trouble bipolaire et le TDA/H?

  • Un bipolaire en phase d'euthymie vit son humeur comme tout le monde, comme un TDAH s'il est concerné. Ça peut durer plusieurs années de suite.

  • En phase d'hypomanie, le bipolaire est heureux, se sent fort, limite invincible, sociable, a beaucoup d'empathie. Les lumières et les couleurs sont magnifiques et le côté "sensibilité artistique" est accru, la nourriture est délicieuse, on a de moins en moins besoin de dormir, on est au taquet, on est "amoureux", c'est le bonheur , tout est fluide, magique et rien est impossible. Cette phase peut durer des semaines, des mois voire même un an ou deux.

(L'hypomanie c'est quelque chose que je souhaite de vivre à tout le monde au moins une fois dans sa vie! On s'approche du sublime et on le vit pendant cette période!C'est un peu la raison pour laquelle les bipolaires sont frileux quand aux médicaments sensés réguler l'humeur pour justement empêcher que toutes ces phases s'enchaînent. Si ça empêche la manie et la dépression... ça enlève aussi l'hypomanie. Hors le bipolaire adore les drogues et les expériences de vie qui ont pour but ultime de le maintenir coûte que coûte en état d'hypomanie. On voudrait ne jamais en sortir de cet état!)

  • En phase de manie, on est invincible. Peu importe l'argent qu'on a sur son compte en banque et son budget on dépense sans compter. On multiplie les relations sexuelles car l'excitation est là, irrésistible et puis tout le monde est si beau et attirant. Les gens sont agaçants car perçus comme "lents" à réagir. Au bout d'un moment on trouve que tout est "trop". La lumière toujours trop vive, les bruits trop agaçant, on devient irritables, parfois condescendants avec les autres, on a forcément raison et les autres tord quoi qu'ils disent. C'est aussi magnifique à vivre que l'hypomanie mais ça devient beaucoup trop et insupportable. On peut se mettre en danger et faire des paris stupides puisqu'on est invincibles, et ça peut aller jusqu'au délire qui font qu'on peut se croire en mission secrète pour le FBI avec des responsabilités monstres sur le dos et des ennemis à chaque coin de rue là généralement c'est qu'on entre en phase mixte.

  • Une phase mixte est un mélange de symptômes de manie et de dépression... qui ne vont pas du tout ensembles. Pendant un état mixte y a souvent des hallucinations auditives et délires de persécution d'ailleurs et un très grand risque de mise en danger comme dans la phase de manie.

  • La phase dépressive bipolaire... tu dors 18h par jour, ce que tu manges a le gout de cendre mais tu manges compulsivement sans pouvoir t'arrêter. Pendant des heures ton corps ne t'obéit plus et ça va dans certains cas jusqu'à l'incontinence car impossibilité de se lever du lit ou de bouger autre chose que les paupières pendant des heures, dans les cas extrêmes. Les couleurs sont incroyablement fades, la musique n'apporte pas grand chose. Absolument aucune envie. La pensée est complètement ralentie. Pn a rien du tout à dire. Tout est un effort à la limite du surmontable, on ne prend plus soin de nous ou juste le minimum vital. On se sent détaché, spectateur de sa propre vie comme une ombre.

Ces phases peuvent durer des mois à des années et pour les états mixtes et maniaques il faut une hospitalisation à tout prix car ce sont les phases les plus dangereuses, plus de risques de suicides même que pendant un épisode dépressif! Et il en faut très peu pour gâcher sa vie et celle de sa famille ou de ses amis... Les phases cyclothymiques sont généralement des “phases bipolaires atténuées et qui s’enchaînent beaucoup plus rapidement”, mais elles ne sont pas moins responsables de problèmes dans la vie sociale et familiale de la personne concernée.

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